Grand âge et dépendance, n’attendons plus !

10/04/22

Publication du magazine Sillage – Avril 2022Groupe des élu-e-s de la Gauche Sociale et Ecologique

Il y a quelques semaines, la sortie du livre « Les Fossoyeurs » dans lequel le journaliste Victor Castanet dénonce d’importants dysfonctionnements dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) du groupe « Orpea » a provoqué un vif émoi. Les témoignages et les accusations reprises dans l’ouvrage sont graves. Mais il faut se garder de généraliser car nombre d’Ehpad, malgré des moyens insuffisants, continuent de remplir quotidiennement une mission difficile, mais indispensable à la société.

La dépendance attend toujours sa grande loi de finance. Malgré quelques avancées telles que des revalorisations salariales, quelques postes supplémentaires et de minimes investissements, le gouvernement Macron n’a rien mis en place sur le plan législatif. Les projections démographiques montrent pourtant, que les besoins d’ouverture de places vont s’accélérer dans les années à venir. Une étude donne près de 4 millions de personnes, âgées de 85 ans et plus, d’ici 2050, contre seulement 1.5 millions aujourd’hui.

L’Etat doit instituer d’urgence un contrôle sans faille de tous ces lieux d’accueil liés à la dépendance, pour mettre un terme à un système construit trop souvent autour de la rentabilité. Une amélioration qui passera aussi par une revalorisation des personnels dévoués qui donnent « bras et cœur » dans des conditions de travail difficiles et précaires. Il ne pourra y avoir de recrutements nécessaires sans meilleures conditions de travail et réelle reconnaissance professionnelle. Parallèlement, l’Etat doit trouver les moyens de garantir le maintien à domicile de nos ainés tant que possible, par l’aménagement spécifique des logements, des services mieux pensés et plus adaptés, et aussi des formules innovantes d’habitats solidaires et partagés.

Même si « la pendule d’argent » qui, dans la chanson « les Vieux » de Jacques Brel, « ronronne au salon » finira un jour par nous emporter, la balance de l’argent, elle, ne peut pas avoir le dernier mot.

Tribune du magasine Sillage – Avril 2022