Mr Le Président, chers collègues,
Si les principes de libre administration et d’autonomie financière des collectivités, et la clause générale de compétence pour les communes sont indispensables pour nos collectivités, ils ont été malheureusement régulièrement mis à mal.
Aujourd’hui, les élus locaux sont excédés, à bout et de plus en plus démunis face à l’érosion de leur marge de manœuvre. Les contraintes de l’Etat influent et finissent par imposer d’autorité le budget. En tant qu’élus, nous ne pouvons-nous satisfaire de cette situation, car au bout du compte, ce sont nos concitoyens qui finissent toujours par payer pour accéder aux mêmes services publics locaux à l’échelle du territoire.
Si cette clause générale de compétence permet d’assurer aux élus locaux la liberté pour innover et s’adapter sur le terrain, elle garantit à chacune et à chacun selon sa condition sociale et territoriale, d’être un citoyen de notre République.
Quant à l’autonomie financière, indissociable de la liberté locale, elle est le véritable levier d’action pour les élus locaux. Sans finance il n’y a pas de compétences ! Or, les coupes dans les ressources propres des collectivités locales sont désormais dissimulées par des compensations ou des transferts d’une partie de plus en plus en plus importante d’impôts nationaux. Notre fiscalité locale décentralisée est de moins en moins un outil budgétaire dans les mains des élus, mais de plus en plus un assujettissement à l’Etat redevenu centralisateur.
Nous, élus sommes face à l’incapacité de pouvoir répondre efficacement aux besoins les plus urgents de nos concitoyens, tout en respectant le programme sur lequel nous avons été élus. Sans capacité d’action locale et de maitrise des ressources financières, le lien entre élus locaux et les citoyens s’étiole peu à peu, et la démocratie locale perd tout son sens puisque vidée de sa capacité à pouvoir concrétiser son action
Nous attendons toujours pour notre part, une véritable réforme de la fiscalité locale et nationale permettant de garantir l’autonomie financière et l’action de nos collectivités. Une réforme permettant de rendre lisible l’impôt aux yeux des citoyens, tout en garantissant de réelles perspectives financières aux élus, autorisant ces derniers à répondre au mieux aux attentes des habitants.
En ce qui concerne notre budget Primitif, 2022 à la Métropole, il repose sur une stratégie budgétaire à 3 leviers :
- Financer les dépenses nouvelles
- Préserver au maximum notre capacité d’autofinancement
- Amplifier nos investissements
Au global, 432 M€ sont inscrits à ce BP 2022, répartis pour 308 M€ en fonctionnement et 124 M€ en investissement. Côté recettes, l’instauration du « pacte fiscale Métropolitain » conduit à faire évoluer le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties, visant une recette supplémentaire à la Métropole de l’ordre de 1M€. Une évolution qui vise à préserver nos équilibres financiers pour les années à venir. Les autres taux de fiscalité seront quant à eux inchangés.
Côté dépenses, l’inscription budgétaire des 308 M€ permettra d’assurer le fonctionnement de notre collectivité, parmi lequel plus de 157 M€ (52%) sont affectés à la gestion du personnel, 48 M€ à la DSP mobilité, 13 M€ pour l’énergie et les fluides, 12 M€ pour la gestion des déchets, 27 M€ reversés à nos partenaires. Sur les investissements, ils seront d’un niveau exceptionnel puisque pas moins de 101 M€ sont inscrits. Ils se répartissent principalement sur les transports et les déplacements (27 M€), les interventions sur le domaine public routier (9 M€), la réhabilitation du Quartz (5.8 M€), ou encore Océanopolis (5 M€).
Malgré le contexte de plus en plus complexe, ce budget 2022 se veut équilibré et ambitieux. Il correspond au programme sur lequel nous avons été élus.
